Billboard Latin Music Week : Le résumé

Au sujet d’« El Jefe » avec Fuerza Regida : « J’ai adoré travailler avec Keityn et Edgar [Barrera]. J’ai passé un bon moment. Ce sont de grands amis. Nous voulions faire une chanson qui reflète la réalité de beaucoup. Aussi, je voulais faire quelque chose du genre régional mexicain, mais en lui donnant une touche de ska. Si vous le remarquez, la chanson a un peu de cette sensibilité. Il peut s’agir de musique balkanique ou britannique, mais non, tout cela s’inscrit dans un cadre régional mexicain.»

Au sujet de l’inspiration : « Je suis très inspirée, je suis d’humeur. Il y a eu des moments où on devait me forcer à entrer en studio, on devait me traîner. Parfois, vous vous battez avec votre travail, tout le monde le fait. Mais maintenant, je suis dans une phase de lune de miel avec la musique et ma carrière. Je suis amoureuse de ce que je fais.»

Au sujet de la composition : « [Écrire de la musique] est une catharsis. En composition, l’écriture a toujours joué un rôle thérapeutique. J’écris le plus quand je suis au plus mal. La vie me donne un coup dur, et grâce à cela, j’ai beaucoup appris et je me sens plus forte. Je ne pensais pas avoir autant d’énergie vitale pour surmonter certaines étapes de la vie. Et il s’avère que j’étais moins fragile que je ne le pensais. Ma musique a été mon principal outil de survie.»

Au sujet du soutien de ses fans : « [Le public a été] à mes côtés, me tenant la main. C’est ainsi que je les ai ressentis, m’embrassant, me réconfortant, me motivant, m’inspirant. Je ne me sentais pas seule parce que j’avais un public qui m’accompagnait depuis aussi longtemps que je me souvienne – Enfin, dans le monde de la musique, depuis l’âge de 14 ans. Petit à petit, ma relation avec le public s’est développée, et mon expérience d’artiste du peuple et pour le peuple s’est développée.»

Au sujet du processus créatif : « La manière de composer change. Ce n’est pas une formule. Souvent, j’écris seule, j’écris des idées, voire des mélodies. J’écris dans les avions, j’écris sous la douche. Il y a des moments où j’aime me retrouver entre amis, avec des gens avec qui je me sens à l’aise, car c’est un processus très intime, le processus de composition.»

Au sujet de la confiance artistique envers ses fils : « [Milan, le fils de Shakira] est celui qui m’a montré la musique de Bizarrap – quand vous faites une chanson avec Bizarrap, vous êtes exposés dans le monde entier. Il m’avait déjà envoyé un DM sur [les réseaux sociaux] que je n’avais pas vu. Mais ensuite, il m’a envoyé un message sur WhatsApp, et je dis à Milan : « Regarde qui m’envoie un texto », il a dit : « Oui. Le Dieu argentin.» Il a un ressenti, un bon instinct. Je les écoute [mes enfants] beaucoup. Chaque fois que je vais sortir quelque chose, je leur dis : « Que pensez-vous de cette chanson ? », pour voir ce qu’ils imaginent. Avec « Te Felicito », par exemple, l’idée du robot dans la vidéo était celle de Sasha, et l’idée du feu était celle de Milan.»

À propos de son déménagement de Barcelone à Miami : « Être à Barcelone, c’était pratiquement être seule. Il n’y a pas d’industrie musicale active là-bas. Chaque fois que j’avais une idée, je devais attendre que le producteur soit en Europe et ait envie de venir à Barcelone. Tout était très lent et de nombreuses idées restaient dans le vide. Je me suis retrouvée sans pouvoir exécuter bon nombre de mes plans. Je pense que c’est pour cela que j’étais également démotivée. Être ici, proche de tant de collègues, producteurs, musiciens et amis, est une grande motivation.»

Sur sa confiance en elle qui grandit : « Avant, je souffrais si un cheveu se dressait, je souffrais si mon eye-liner coulait. Aujourd’hui, ce n’est pas que je me soucie moins des choses, mais j’ai une meilleure perspective. Je peux donner la priorité à ce qui compte vraiment pour moi et à ce qui n’a pas tellement d’importance. J’accorde plus d’attention et de concentration au fond. Mais j’ai aussi toujours été très attentive aux détails et je le fais toujours. Peut-être plus maintenant. Mais cela aide beaucoup d’avoir une équipe qui vous comprend, sur laquelle vous pouvez compter. Ce n’est pas quelque chose sur lequel on compte dès le début, c’est aussi quelque chose que l’on construit au fil du temps. Vos critères ; cela se construit avec le temps.»

À propos de sa percée américaine à la fin des années 90 : « Je parlais à peine anglais lorsque Tommy [Mottola] m’a donné ce vote de confiance pour sortir de la musique en anglais avec « Whenever, Wherever ». J’ai senti que « Objection » était la chanson que je devais sortir, parce que c’était la première chanson que j’avais faite en anglais. Alors il a dit non, allons-y avec « Whenever, Wherever ». C’est à ce moment-là qu’il m’a convaincu de la nature de sa vision.»

Le peuple règne et l’espagnol est ce qu’il veut : « Aujourd’hui, personne ne peut dire au public à quels artistes il s’identifie ou dans quelle langue il écoute de la musique. Personne. Le peuple est aux commandes. L’âge n’a pas d’importance, le genre n’a pas d’importance, la condition n’a pas d’importance, la langue n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est si un artiste se connecte avec son public, à travers la musique. Quand j’ai commencé avec Laundry Service , il y avait beaucoup d’interférences, et pendant des années j’ai dû esquiver et convaincre et c’était un travail difficile. Mais tout cela a changé. Aujourd’hui, chanter en espagnol est la chose la plus cool. »