
Shakira en couverture digitale de People en Español
Shakira fait la couverture numérique du magazine People en Español. Elle a répondu pour l’occasion à une longue interview et a posé pour un tout nouveau photoshoot exclusif de Nicolas Gerardin. Découvrez ci-dessous notre traduction exclusive de l’interview.
Shakira : une « louve » fidèle à ses racines – Exclusif
À l’occasion du Mois de l’héritage hispanique, Shakira nous parle de son nouveau projet entrepreneurial, de sa tournée mondiale et de la manière dont elle s’assure que ses enfants ne perdent pas « leur côté barranquillero ».
Par Joan Wallace – Publié le 17 septembre 2025, 13h26
Shakira est plus occupée que jamais. En plein milieu de sa tournée mondiale « Las mujeres ya no lloran », avec laquelle elle a rempli des stades dans le monde entier, elle a récemment lancé sa propre marque de produits pour le soin des cheveux avec laquelle, comme dans tout ce qu’elle entreprend, elle cherche à connecter son public avec sa personnalité et sa culture.
De l’Allemagne à l’Afrique du Sud, Shakira, qui se définit comme une « loba », a porté comme peu d’autres la musique et la culture latines aux quatre coins du monde. C’est pourquoi People en Español a profité du début du Mois de l’héritage hispanique pour s’entretenir avec elle sur cette étape de sa vie, sur la situation actuelle de la musique latine et sur la manière dont elle maintient vivants les liens avec ses origines malgré la frénésie de sa profession.
Shakira: fidèle à ses racines (Photo: Nicolas Gerardin)
Dans l’entretien, Shakira met en avant la résilience, l’authenticité et l’audace qui caractérisent les femmes latines. « Nous sommes les véritables louves de ce monde : nous pouvons être féroces en défendant nos familles et nos rêves, et en même temps nous avons la capacité de nourrir, d’aimer et de créer des liens », souligne-t-elle.
Cette connexion comprend aussi la transmission d’un sens de l’identité aux générations futures. « [Milan et Sasha] sont définitivement connectés avec leur côté barranquillero », précise-t-elle. « Je m’assure qu’ils soient entourés de notre culture : à travers la famille, la nourriture, la musique. »
Car comme elle le dit elle-même, rien n’est plus puissant que « quand une louve peut être avec sa meute ». Voici l’interview complète.
Shakira pendant sa tournée mondiale « Las mujeres ya no lloran » (Photo par Kevin Mazur/Getty Images for Live Nation).
À l’occasion du Mois de l’héritage hispanique, pourrais-tu nous raconter un moment en particulier où représenter ta communauté a été une source de fierté ?
Chaque fois que je suis sur une scène internationale, il a toujours été important pour moi de représenter notre culture et de la rendre accessible. Quand « La Tortura » a connu du succès à la radio américaine, étant une chanson 100 % en espagnol, ce fut une étape importante. Jusqu’alors, je n’avais pu passer en radio qu’avec des chansons en anglais ou au mieux un peu de spanglish. « La Tortura » a ouvert un chemin, et regarde aujourd’hui comment la musique en espagnol non seulement triomphe mais domine dans de nombreux domaines de la musique internationale.
« La Tortura » a consolidé Shakira comme pionnière dans l’introduction de l’espagnol sur les scènes internationales, transformant la visibilité de la musique latine.
Tout au long de ta carrière, tu nous as rendus très fiers d’être latinos. Mais y a-t-il eu pour toi un moment spécifique, dans l’art, le sport ou un autre domaine, qui t’a fait ressentir une grande fierté de tes racines ?
Au Super Bowl, par exemple, intégrer la champeta, une danse de ma région de la côte colombienne, qui est elle-même une fusion de plusieurs cultures, sur la plus grande scène du monde, a été l’un des moments dont j’ai été la plus fière. L’art a toujours été le moyen qui a le plus facilement transcendé et franchi les frontières.
Shakira pendant le Super Bowl LIV en 2020 (Photo par Focus on Sport/Getty Images).
Qu’est-ce qui, selon toi, distingue une femme hispanique dans le monde ?
Ce qui distingue une femme hispanique, c’est sa résilience, sa capacité à se réinventer encore et encore. Beaucoup de Latinas ont aujourd’hui une carrière et une famille en même temps, elles jonglent avec de nombreuses responsabilités, mais avec grâce et détermination. Cette force fait partie de notre ADN. Je pense aussi que nous nous distinguons parce que nous apportons autant de courage que de tendresse. Nous sommes les véritables louves de ce monde : nous pouvons être féroces en défendant nos familles et nos rêves, et en même temps nous avons la capacité de nourrir, d’aimer et de créer des liens.
(Photo: Nicolas Gerardin).
Penses-tu que, au fil des années, la musique latine a changé la perception de la communauté hispanique dans le monde ? Pourquoi ?
Oui, je pense que la musique latine a changé cette perception. Quand j’ai commencé, seuls quelques artistes latinos étaient connus dans le monde : Gloria Estefan, Ricky Martin, Selena… mais c’était encore rare d’entendre de l’espagnol à la radio en dehors de nos pays. Aujourd’hui, parallèlement à la croissance de la population latine non seulement aux États-Unis mais partout dans le monde, l’influence culturelle s’est aussi renforcée. Il est désormais difficile de trouver un endroit où l’on n’entende pas de musique en espagnol, que ce soit dans un pays hispanophone ou non.
En tant que Colombienne vivant loin de ton pays depuis si longtemps, quels sont les habitudes de vie et de beauté que tu gardes toujours avec toi ?
Bien sûr, je garde en mémoire les habitudes de beauté et de style de vie de chez moi : on utilisait toutes sortes d’ingrédients naturels, des choses de la cuisine (avocats, œufs !) et on apportait notre propre créativité. C’est pour cela que j’ai lancé Isima, une ligne de soins capillaires à base scientifique mais née d’un besoin culturel. Comme tant de femmes, j’ai lutté pendant des années : mes cheveux ont subi tous les traitements imaginables (décoloration, lissage, kératine) et finissaient souvent par me faire pleurer. Alors, avec l’équipe d’Isima, j’ai passé quatre ans à créer des produits qui redonnent santé, brillance et force aux cheveux à besoins complexes, qu’ils soient bouclés, ondulés, secs ou cassants, comme les miens. Isima ne concerne pas des tendances de beauté ; il s’agit de guérir de l’intérieur vers l’extérieur, de célébrer chaque texture et de choisir ces rares et précieux instants que nous avons sous la douche pour prendre soin de nous.
Shakira pendant sa tournée « Las mujeres ya no lloran ».
En parlant de beauté, tu as récemment lancé Isima. « Curls Don’t Lie » bat des records de ventes en permettant d’arborer ses boucles avec fierté. Comment te sens-tu en tant qu’entrepreneuse latine dans l’univers de la beauté ?
Comme entrepreneuse latine dans le monde de la beauté, je me sens fière et très inspirée. Pendant longtemps, nos voix et nos besoins n’ont pas toujours été représentés dans cette industrie. Les différentes textures de nos cheveux, les réalités de notre quotidien, même notre vision de la beauté comme expression personnelle, étaient souvent ignorées. Alors être ici maintenant, avec une ligne qui parle directement de ces expériences, c’est comme ouvrir une porte non seulement pour moi, mais aussi pour de nombreuses femmes qui partagent cette même histoire.
Shakira pose lors du lancement de sa marque Isima (Photo par Stefanie Keenan/Getty Images for Isima).
Tout comme tes fans latinos s’identifient à leurs racines grâce à ta musique, si tu repenses à la bande-son de ta vie, quelles chansons d’autres artistes font ressortir ta latinité ? Pourquoi ?
En grandissant à Barranquilla, la musique était partout. Je me souviens avoir écouté des chansons qui racontaient des histoires d’artistes comme Rubén Blades, Willie Colón ou Joe Arroyo ; c’est dans mon ADN.
Quelle importance accordes-tu au fait que tes enfants conservent leur héritage hispanique ? Dans quelle mesure Milan et Sasha sont-ils connectés à leurs racines ?
Milan et Sasha sont définitivement connectés à leur côté barranquillero. Je m’assure qu’ils soient entourés de notre culture : à travers la famille, la nourriture, la musique. Je les emmène à Barranquilla pour voir leurs grands-parents, pour découvrir les traditions, dès que je le peux. Cette année, nous sommes allés à La Guacherna, une fête de rue qui ouvre la période du Carnaval, déguisés comme tout le monde pour qu’ils puissent en profiter. C’était un très beau souvenir que nous avons créé ensemble. Je veux qu’ils gardent toujours à l’esprit nos valeurs : la résilience, le sens de communauté qui découle du fait d’être latino.
Sasha, Shakira et Milan pendant le gala des MTV VMAs 2023.
Comment as-tu vécu le phénomène de la musique urbaine latine, qui a conquis le monde ces dernières années ?
J’ai vécu ce phénomène de près, dès ses débuts, quand j’ai sorti « La tortura » et que nous avons expérimenté avec le reggaetón, qui en dehors de Porto Rico n’avait pas encore explosé. J’ai eu la chance de collaborer avec beaucoup d’artistes de ce milieu : Maluma, Cardi B, Ozuna, Rauw Alejandro… Et comme tout genre qui finit par se populariser, le reggaetón et la trap latino ont commencé comme des mouvements populaires et font désormais partie du courant dominant mondial. Cela montre à quel point les rythmes latins sont puissants.
Qu’est-ce qui t’enthousiasme le plus pour l’avenir de la musique latine ?
Ce qui m’enthousiasme le plus, c’est que la musique latine n’a pas de limites. Pendant longtemps, nos genres étaient considérés comme régionaux, mais aujourd’hui ils sont mondiaux. On entend du reggaetón, de la bachata et de la salsa partout. La musique latine a toujours été basée sur la fusion, une sorte de syncrétisme, et aujourd’hui nous le voyons à l’échelle mondiale.
Shakira pendant la Coupe du Monde de Football FIFA 2010.
Toutes nos félicitations ! Ta tournée est un grand succès. Que peut-on attendre de toi pour l’année 2026 ?
Rien n’est plus puissant que quand une louve peut être avec sa meute, donc j’ai de grands projets et je suis impatiente de continuer à tourner, de voir et de toucher autant de fans que possible dans le monde entier, mais je prépare aussi de nouveaux projets qui m’enthousiasment beaucoup. J’annoncerai très bientôt de nouvelles dates !
Shakira débutant son concert à Rio de Janeiro (Photo de Kevin Mazur/Getty Images for Live Nation).
Source : PeopleenEspañol.com
